David Moreau signe un blockbuster français de qualité, mais assez inégal. Une lourde responsabilité pesait sur les épaules de Seuls qui ne répond pas à toutes les attentes. Néanmoins le film se tient et se trouve être une œuvre mature, qui cède tout de même à quelques facilités.
Synopsis : Leïla, seize ans, se réveille en retard comme tous les matins. Sauf qu’aujourd’hui, il n’y a personne pour la presser. Où sont ses parents ? Elle prend son vélo et traverse son quartier, vide. Tout le monde a disparu. Se pensant l’unique survivante d’une catastrophe inexpliquée, elle finit par croiser quatre autres jeunes : Dodji, Yvan, Camille et Terry. Ensemble, ils vont tenter de comprendre ce qui est arrivé, apprendre à survivre dans leur monde devenu hostile et paranormal. Mais sont-ils vraiment seuls ?

Une œuvre sombre et oppressante
Le projet original se transforme en une œuvre intéressante et captivante mais tout de même assez bancale. Seuls saisit avant tout par sa photographie soignée. Le gris omniprésent souligne la vacuité des paysages urbains. Les décors modèlent un Paris imaginaire souligné par des plans rappelant les cases d’une bande-dessinée. La ville est un personnage qui domine tout le métrage et délivre une ambiance oppressante. Les tenues des personnages s’accordent avec cette toile de fond terne. Le soin apporté aux couleurs et à la photographie amène un univers riche et sombre, tout en installant une ambiance angoissante. L’atmosphère joue un rôle clé dans le film et est maîtrisée en tout point par David Moreau. Ici le réalisateur offre un film d’épouvante « light » brillant à certains moments par des séquences noires et inquiétantes. Le teen-movie fantastique se retrouve finalement plus convaincant que le dernier opus d’Hunger Games ou de la saga Labyrinthe par son aspect ambigu et mystérieux. Le film multiplie également les références. Le brouillard qui parcourt la ville n’est pas sans rappeler le monstre de Lost, et les personnages qui déambulent au sein de ce grand vide font écho à des scènes de The Walking Dead ou Je suis une légende.
Un ensemble inégal mais ambitieux
Faire porter un fil
Imparfait, Seuls reste un film qu’il faut soutenir, tant sa démarche est rare. A travers un film comme Seuls, le cinéma français peut se faire plus confiance et oser plus souvent s’attaquer au registre fantastique.
Seuls : Bande-annonce
Seuls : Fiche Technique
Réalisation : David Moreau
Scénario : David Moreau et Guillaume Moulin d’après la série de la bande dessinée éponyme Bruno Gazzoti et Fabien Vehlmann
Direction artistique : Gwendal Bescond
Costumes : Élise Bouquet et Reem Kuzayli
Photographie : Nicolas Loir
Son : Dominique Gaborieau, Gwennolé Le Borgne et Nicolas Provost
Musique : Robin Coudert
Production : Abel Nahmias et David Moreau (coproducteur)
Sociétés de production : Echo Films1 Scope Pictures (étrangère) ; Studio Canal (coproduction)
Sociétés de distribution : Studiocanal (France) ; Telescope (Belgique), Frenetic Films (Suisse romande). Langue originale : français
Durée : 90 minutes
Genre : fantastique
Date de sortie : 8 Février 2017
France - 2017
