Clique nous a été présenté par Bryan Elsley (Skins, Dates, scénariste sur Casual…) qui revient sur le devant de la scène en produisant la création d’une toute jeune Britannique bourrée de talent, sa propre fille, Jess Brittain. Une série sur les dérives en milieu universitaire de l’amitié féminine. Un brin de The Neon Demon pour une ambiance à la Match Point, électrique !

Synopsis : Georgia et Holly, deux meilleures amies, commencent ensemble leur première semaine à l’université d’Edimbourg, quand Georgia se retrouve enrôlée dans la Clique : un cercle très restreint de filles appartenant à l’élite. Holly, inquiète pour son amie et quelque peu jalouse, tente de s’infiltrer au sein du fameux groupe.

C’était l’un de ces événements de cette 7ème journée de festival et pourtant il est passé quasi-inaperçu (tellement d’événements et surprises qu’à force plus rien ne sort vraisemblablement du lot). La diffusion des deux premiers épisodes d’une série qui mérite le détour. Clique, arrivé sur écran après plus de 3 années de gestation, aura fait sensation. La création de la fille du showrunner britannique souligne âprement avec justesse et sensibilité l’ambition de jeunes filles comme lobotomisées par l’appât du gain et la carrière professionnelle. A travers les yeux tout d’abord, de Georgia et Holly qui se sont inscrites depuis plus d’un mois à l’université, les codes sont posés. En suivant de près leur intime soirée arrosée, puis la directe attraction pour 4 filles de dernière année, on pourrait croire à un futur jeu sordide lesbien et pourtant, les jeux de pouvoir seront tout autres.

La photographie lisse et satinée pour un éclairage à la densité halogène électrisante permet à la mise en scène sobre et sombre une plus rapide adhésion. On est projeté dans ces deux premiers épisodes comme dans un sablier qui s’écoule vers un instinct de survie contrebalancé par un désir de réussite. Lorsque l’inéluctable reçoit la visite de dame déception, il est évident que l’incompréhension accompagnée d’un certain sentiment de perte nous bouleverse. D’autant plus lorsqu’un suicide a eu lieu en rapport avec la mystérieuse entreprise des McDermid. On ne peut s’empêcher de penser à The Neon Demon, les banquets à la James Bond, les intérieurs chambres à la Buffy, les amphithéâtres à la Harry Potter ou encore certaines ficelles subtilement tirée à la Soderberg ou Fincher sur quelques traits d’humour noir à la Woody Allen… Les références n’ont pas été corroborées par la créatrice et sont propres au plaisir personnel du spectateur, mais prouve une certaine homogénéité dans le caractère bigarré de cette fraîche série, à la fois enténébrée et éclairée. Il ne faut pas chercher trop de nœuds dans les interconnexions, mais seulement l’état brut de ce que l’on donne sans recevoir en retour ou bien l’amère sortie inexpliquée de notre quotidien d’une personne qui nous était proche. A la fois thriller, friendship movie et drame plus mâture que teenage (malgré des relents à la Riverdale), Clique réussit le pari audacieux de captiver. Un nouveau talent donc à suivre, Jess Brittain, qui arrive à capter la féminité dans toute sa complexité sur fond d’intrigue pour l’instant à peine inquiétante…

Clique : Bande-annonce

Fiche Technique : Clique

Créatrice et scénariste : Jess Brittain
Réalisateur : Robert McKillop
Avec Synnøve Karlsen, Aisling Franciosi, Louise Brealey…
Producteur : BBC Studios, Balloon Entertainment
Vendeur international : all3Media International
Diffuseur : BBC Three
Royaume- Unis - 2017

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A propos de l'auteur

Antoine Mournes
Responsable Series

Mes premières ambitions, à l’âge d’une dizaine d’années, était d’écrire des histoires à la manière des J’aime Lire que je dévorais jusqu’en CM2. J’en dessinais la couverture et les reliais pour faire comme les vrais. Puis la passion du théâtre pour m’oublier, être un autre. Durant ses 7 années de pratique dans diverses troupes amateurs, je commence des études d’Arts du Spectacle qui débouche sur une passion pour le cinéma, et un master, en poche. Puis, la nécessité d’écrire se décline sur les séries que je dévore. Depuis Dawson et L’Hôpital et ses fantômes de Lars Von Trier sur Arte avec qui j’ai découvert un de mes genres ciné préférés, l’horreur, le bilan est lourd, très lourd au point d’avoir du mal à établir un TOP 3 fixe. Aujourd’hui, c’est Brooklyn Nine Nine, Master of Sex et Vikings, demain ? Mais une chose est sûre, je vénère Hitchcock et fuis GoT, True Detective et Star Wars. L’effet de masse m’est assez répulsif en général. Les histoires se sont multipliées, diversifiées, imaginées ou sur papier. Des courts métrages, un projet de série télévisée, des nouvelles, un roman, d’autres longs métrages et toujours plus de critiques..?

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